Bibliographies du service Veille et Analyses, IFÉ

Etude de trois cas :

• les réformes chiliennes des années 80 (décentralisation au niveau municipal, liberté de choix des parents, mise en concurrence des écoles privées et publiques), avec des mesures plus récentes de politiques compensatoires pour améliorer l'équité du système et renforcer le contrôle et l'évaluation nationaux. Résultats mitigés en termes de qualité.
• Programme de "concession schools" à Bogota, écoles privées largement autonomes, chargées de proposer une éducation de qualité aux enfants pauvres sur la base d'un contrat pluri-annuel de longue durée (14 ans)  avec la ville. Le programme semble avoir rencontré une certaine réussite, qui semble reposer largement sur la capacité de la ville à trouver des prestataires de qualité, grâce au contexte socio-culturel de la ville.
• Programme d'autonomie scolaire du Nicaragua (1993- 2006). Transfert de la paye des enseignants aux directeurs des écoles, conseil d'école à majorité des parents, doté de pouvoir sur le budget et le personnel, possibilité d'instaurer des droits pour certaines prestations dans les écoles d'enseignement secondaire. La réforme a donné lieu à  plusieurs enquêtes jugeant ses résultats positifs, menées notamment par la banque mondiale, et a servi d'exemple dans d'autres pays. Si l'accroissement du contrôle local est évident (signe de la disponibilité des acteurs locaux à faire vivre l'autonomie des établissements), l'effet de cette autonomie sur les performances scolaires est moins nette.

Le bilan global montre l'importance du contexte local, toute réforme décentralisatrice étant trés sensible à l'environnement institutionnel et devant être équilibrée avec des objectifs d'éducation généraux (équité, participation des parents...) : le renforcement de l'autonomie scolaire et du poids des clients ne constitue pas en soi un facteur mécanique d'amélioration de la qualité éducative.