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Dervin Fred (2008). Métamorphoses identitaires en situation de mobilité. [habilitation à diriger des recherches]. Finlande : Presses universitaires de Turku. 284 p. En ligne : <https://oa.doria.fi/bit ... 411/B307.pdf?sequence=1>.
Added by: Laure Endrizzi (18 Feb 2010 18:00:53 Europe/Paris) |
Resource type: Thesis/Dissertation BibTeX citation key: Dervin2008a ![]() |
Categories: Enseignement supérieur Keywords: éducation interculturelle, Finlande, mobilité étudiante Creators: Dervin Publisher: Presses universitaires de Turku (Finlande) |
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Views index: 32% Popularity index: 8% |
URLs https://oa.doria.f ... 307.pdf?sequence=1 |
Abstract |
A une époque de « mobilité généralisée » (Allemand et al., 2005) ou d’« hypermobilité » (Adams,1999 ; Dervin & Ljalikova, 2008), il semble intéressant de choisir une des figures archétypales de la mobilité et de l’étudier dans le contexte des mondes contemporains. De nombreux ouvrages se sont intéressés à l’homo peregrinus academicus contemporain, que ce soit dans la recherche anglo-saxonne, francophone ou européenne. Choisir de se concentrer au début du XXIème sur ce groupe n’est pas anodin car, avec les réformes universitaires européennes (le Processus de Bologne), les institutions accentuent les possibilités de faire déplacer les étudiants6. Sybille Reichert & Christian Tauch (2003) soulignent que la promotion de la mobilité au sein des universités européennes est certainement la mesure la plus concrète du Processus. Le croisement des quelques recherches qualitatives disponibles en Europe sur les étudiants mobiles européens (ex : Murphy-Lejeune, 2003 ; Papatsiba, 2003 ; Dervin, 2003 ; Taajamo, 1999 & 2005 ; Anquetil, 2006) et des réflexions des anthropologues et sociologues sur les mutations sociales et culturelles contemporaines fait ressortir de nombreux points communs, dont la question primordiale des appartenances (endogroupes vs exogroupes) et de l’identité « postmoderne » (Maffesoli, 1993). Ainsi, notre étude propose de recourir à l’analyse du discours et aux théories de l’énonciation pour illustrer, à partir de phénomènes linguistiques et discursifs, ces changements. Le public observé est celui d’étudiants français Erasmus basés en Finlande, c’est-à -dire des étudiants qui ont passé trois, six ou neuf mois dans un établissement d’enseignement supérieur étranger dans le cadre de leurs études. Le programme européen de mobilité Erasmus diffère des autres mobilités multiples actuelles par son côté temporaire et organisé7, entre autres (Papatsiba, Ibid.). L’étude des acteurs de la mobilité universitaire européenne pourrait permettre une meilleure compréhension de l’expression, de la construction et des représentations liées à l’identité, aux rapports à soi et à l’autre dans ce type de contexte. Partant de là , l’étude s’éloigne de certaines approches tautologiques de l’identité et de l’altérité où les chercheurs « start out « knowing » the identities whose very construction ought to be precisely the issue under investigation » (Kulick, 1999 : 6 ; cf. également Pierre, 2003 : 19). Ainsi, nous ne tenterons pas de « définir » l’identité des étudiants à travers le prisme de la nationalité. D’après Brown et Yule (1983 : 1-3), entre autres, le langage a deux fonctions : il permet de communiquer de l’information mais aussi d’interagir et de socialiser. Notre travail s’appuie avant tout sur la deuxième fonction en tentant de voir comment la langue peut refléter les identités des étudiants mais aussi comment celle-ci renvoie différents types de relations sociales dans leurs discours. A partir des entretiens effectués, notre étude examine comment les étudiants se définissent et se positionnent par rapport à l’altérité (qui fonde forcément l’identité, cf. Abdallah-Pretceille, 1986 : 37), et donc comment ils se situent par rapport à eux-mêmes, à certains groupes, certaines collectivités, ou communautés. Nous posons deux séries de questions de recherche : 1. Qu’apprend-on sur les étudiants en écoutant leurs récits sur leurs expériences en Finlande ? L’identité, exprimée implicitement ou explicitement par des dispositifs linguistiques tout au long des entretiens, est-elle singulière ou plurielle, stable ou altérable ? Trouve-t-on des indices d’identifications multiples, de « passages identitaires » (Létourneau, 2001) ou de liquidité dans leurs discours ? A quel(s) moment(s) ? En bref, quelles « stratégies identitaires » (Landowski, 1997 : 15-110) sont utilisées ? 2. Comment sont construites ces identités lors de l’entretien ? A qui et/ou à quoi s’identifient les étudiants dans leurs récits ? Quels rôles jouent les altérités, les autres « acteurs » (ou les Tiers, Charaudeau, 2004) dans leurs récits et leurs constructions identitaires ? Les expériences, les voix mises en avant sont-elles ainsi collectives ou personnelles ? Et enfin quelles informations sur le soi, les relations, les rapports, les rencontres avec l’Autre, l’étude de l’altérité dans ce contexte spécifique de mobilité nous apporte-t-elle ? Added by: Laure Endrizzi |