WIKINDX Resources
Ndour ThymĂ©ee (2006). Violences liĂ©es au genre en milieu scolaire en Afrique subsaharienne : Etat des lieux, pistes d'action, perspectives. Paris : Ministère des Affaires Ă©trangères, Direction gĂ©nĂ©rale de la CoopĂ©ration internationale et du dĂ©veloppement, p. 1–96. En ligne : <http://www.diplomatie.g ... rienne_15290/index.html>.
Added by: Agnès Cavet (09 Sep 2008 11:13:57 Europe/Paris) Last edited by: Agnès Cavet (09 Sep 2008 11:14:58 Europe/Paris) |
Resource type: Government Report/Documentation BibTeX citation key: Ndour2006 ![]() |
Categories: General Keywords: Afrique, violence Creators: Ndour Publisher: Ministère des Affaires étrangères (Paris) |
Views: 2182/5061
Views index: 31% Popularity index: 7.75% |
URLs http://www.diploma ... e_15290/index.html |
Abstract |
"Les violences en milieu scolaire, notamment la violence sexuelle, qui frappent majoritairement les filles et qui mettent en jeu les relations de genre, apparaissent comme un des obstacles à la scolarisation et à l’éducation des filles. Cette violence existe dans l’ensemble des pays du monde, la présente publication se concentre toutefois sur les pays d’Afrique subsaharienne. Les violences tenant au genre à l’école mettent en jeu des dimensions multiples : économique (cas du sexe transactionnel), socioculturelle (tabou sur l’éducation à la sexualité, relations de genre asymétriques) et sanitaire (faible utilisation de la contraception et du préservatif entraînant une transmission des IST - Infections Sexuellement Transmissibles- ainsi que des grossesses non désirées). Il existe une responsabilité sociale collective face aux violences qui ont lieu dans les écoles. C’est pourquoi tous les acteurs doivent être impliqués dans l’identification et le signalement du problème ainsi que dans la formulation et la mise en oeuvre des interventions contre ce phénomène : les autorités nationales, les responsables d’écoles, les enseignants, mais aussi les parents, les représentants des communautés, et les élèves eux-mêmes. Bien que difficilement chiffrables, les conséquences en sont multiples. Au niveau sanitaire, les violences sexuelles entraînent des traumatismes psychologiques, des grossesses non désirées et une vulnérabilité accrue face aux IST dont le VIH/SIDA. Au niveau éducatif, la peur d’aller à l’école, les sanctions subies par les filles refusant les avances d’un enseignant (mauvaises notes), le stress affectant la qualité du travail scolaire, l’échec et l’abandon scolaires, sont des conséquences avérées de la violence liée au genre en milieu scolaire. Les abus ternissent également l’image de l’école au sein des communautés et affaiblissent la fabrique sociale qu’est l’école. Ce problème des violences liées au genre en milieu scolaire reste tabou et fait l’objet d’une faible mobilisation politique, même si des ONG tentent de susciter le débat et d’agir sur le terrain. Les réponses politiques nationales ne sont souvent pas à la hauteur du problème : les dispositions des Conventions internationales, qui ont valeur contraignante, ne se retrouvent que rarement dans les législations nationales et dans les réglementations des ministères de l’éducation. Au-delà de l’aspect législatif et réglementaire, la volonté politique, qui peut se manifester par l’adoption de politiques, mais aussi par le lancement de recherches sur le phénomène et des campagnes nationales de mobilisation, reste souvent faible. Les recherches menées sur les violences tenant au genre en milieu scolaire et l’analyse des interventions conduites contre ces violences permettent de dégager des facteurs de réussite et de tracer des perspectives. Les principaux facteurs de succès des interventions que l’on peut identifier incluent : - l’adoption d’une approche genre - l’existence d’un contexte politique favorable - soutien aux associations et aux sociétés civiles locales bénéficiant d’une forte légitimité et d’une connaissance du milieu - participation de tous les acteurs concernés aux projets/programmes : État, administrations, enseignants et personnel d’encadrement scolaire, parents, communautés ainsi que les élèves eux-mêmes - formation des enseignants à une pédagogie sensible au genre et aux droits des enfants et développement de programmes/manuels scolaires sensibles au genre - approche intersectorielle L’identification des ces facteurs de réussite permet de poser la question du “passage à l’échelle‷0i0k0i0n0d0x des interventions dont l’impact a été positif. Une politique de mise à l’échelle consiste à savoir ce qu’il est bon de passer à l’échelle (les projets ou certains éléments d’interventions), mais aussi de connaître les conditions qui ont permis, dans un contexte donné, qu’un projet ait eu un impact positif. Une approche sociologique de l’école et de ses fonctions, en complément de l’approche quantitative, permet de cerner la question de l’éducation des filles et de l’égalité entre les sexes dans l’éducation de façon véritablement englobante. L’école n’est pas uniquement le lieu où s’acquièrent des savoirs indispensables à la vie professionnelle d’un individu, elle est aussi le lieu où les valeurs dominantes des communautés sont véhiculées, et où de nouvelles valeurs, impliquant de nouveaux comportements, peuvent émerger si une volonté de l’ensemble des acteurs de l’éducation existe. Les objectifs d’Education pour tous devraient être restitués dans une perspective d’intérêt général et de bien public. Pour ce faire, il paraît nécessaire de créer les conditions d’émergence d’un véritable “pacte social éducatif ‷0i0k0i0n0d0x pour l’école, associant l’État, les administrations, les enseignants et personnel d’encadrement scolaire, les communautés, la société civile, les parents ainsi que les élèves eux-mêmes. Enfin, il paraît indispensable d’introduire la question des violences tenant au genre en milieu scolaire dans le dialogue sectoriel. Les gouvernements, les bailleurs et la société civile pourraient mobiliser les outils de suivi conjoint des programmes sectoriels de l’éducation pour renforcer la prise en compte des violences à l’école dans le dialogue sectoriel et dans les plans sectoriels nationaux." Added by: Agnès Cavet Last edited by: Agnès Cavet |