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Dubessy Jean & Lecointe Guillaume (dir.) (2001). Intrusions spiritualistes et intellectuelles en sciences. Paris : Editions Syllepse, 400 p.
Added by: Marie Musset (29 May 2008 09:47:54 Europe/Paris) Last edited by: Marie Musset (29 May 2008 09:49:22 Europe/Paris) |
| Resource type: Book BibTeX citation key: Dubessy2001a  |
Categories: General Keywords: enseignement de l'évolution, sciences et société Creators: Dubessy, Lecointe Publisher: Editions Syllepse (Paris) |
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| Abstract |
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Ce livre est destiné à venir en aide au public qui s'intéresse aux sciences sans pour autant avoir bénéficié d'une formation scientifique approfondie ou d'une formation en épistémologie. Son objectif est une mise en garde des dérives spiritualistes contemporaines dans les sciences et particulièrement aux frontières des connaissances, que ce soit en physique, en astrophysique, en géologie ou biologie. En particulier, l’ouvrage sera utile aux professeurs du Secondaire en matière de tri de l'information scientifique. Ce livre est motivé par des faits. Aujourd'hui en France, un certain nombre de journaux dits de "vulgarisation scientifique", comme certains chercheurs français du secteur public, trahissent leur mission en adoptant des positions nettement spiritualistes dans l'exercice même de leur métier ou lorsqu'ils s'adressent au public dans des ouvrages de vulgarisation. Un certain nombre de chercheurs du secteur public, bien médiatisés, descendants de fait de la pensée de Teilhard de Chardin mais payés par un État laïque, développent avec de l’argent public des programmes de recherche ouvertement téléologistes. Une organisation qui a pignon sur rue, l'Université Interdisciplinaire de Paris (UIP), fédère tous les scientifiques anti-matérialistes, et surtout anti-darwiniens, et organise tous les ans des congrès destinés à mettre au point une alliance entre science et spiritualité, financés par les fondamentalistes protestants américains et certaines sociétés industrielles françaises. Les professeurs de la République chargés d'enseigner les Sciences de la Vie et de la Terre enseignent dans un environnement défavorable au maintien de la laïcité. Tout d’abord, la formation des enseignants fait peu de place au rappel des fondements et de la légitimité de la connaissance objective fondée sur une démarche rationnelle de la découverte du monde. Les positions officielles de l'Église sur la science travaillent à un "appel au dialogue" avec les scientifiques, argumentant sur une pseudo-continuité entre connaissance scientifique et foi. Les media, quant à eux, ne font pas la distinction entre connaissance objective, fondement de la science, et démarche spirituelle qui relève la connaissance subjective ou de la foi, et relaient de fait les positions de l'Église. Ce travail permanent de brouillage des repères induit un public de moins en moins formé à distinguer la connaissance objective des affirmations sur le monde émanant de la révélation ou du dogme, à accepter spontanément l’idée de continuité entre science et spiritualité. Dans ce contexte entretenu de mélange des genres, le caractère sensible de disciplines comme la biologie, qui touche à nos origines, est extrême. On peut même dire qu'un professeur du Secondaire doit, au sein des media et même au sein de la multitude de livres pourtant écrits par des chercheurs "professionnels", se frayer un chemin entre à peu près tout et n'importe quoi. Ajoutons à cela une baisse généralisée de la conscience laïque et le travail d'infiltration de la spiritualité au cœur même des sciences, d'une part de manière officielle par l'Église catholique, d'autre part sur le mode de la contamination en douceur par certaines organisations dont nous avons déjà parlé. Il peut en résulter une certaine impression de flou, un désenchantement, voire une déstabilisation des enseignants. Le résultat est déjà perceptible dans la contestation du corpus du savoir scolaire par ceux-là même qui le reçoivent, des manifestations de refus à l'égard des cours de Biologie surtout lorsque ceux-ci touchent aux questions des origines de l'Homme. Sur le terrain de la laïcité institutionnelle, nous entendons : 1. Rappeler les définitions élémentaires qui fondent l'activité scientifique, expliciter le rôle du matérialisme méthodologique en science, et expliquer en quoi la spiritualité, par définition, n'a rien à faire dans les sciences ; 2. Dénoncer l'opération de récupération des scientifiques par le Vatican (ou d’autres familles spirituelles) à des fins concordistes ; éclairer leur stratégie et réfuter leurs arguments ; 3. En se fondant sur la définition de l’imposture intellectuelle telle qu’elle a été énoncée par Alan Sokal et Jean Bricmont, dénoncer les incompétences notoires ou les fraudes qui sont à l'origine des impostures intellectuelles commises par les spiritualistes qui veulent marier science et spiritualité ; 4. Faire la même chose à l'égard des créationnistes. Les spiritualistes publient beaucoup, on trouve des dizaines de leurs ouvrages dans les librairies : Jean-Marie Pelt, Michael Denton, Philipp Johnson, Matthieu Ricard, Trinh Xuan Thuan, Rosine Chandebois, Rémy Chauvin, etc. Il est temps que les scientifiques conscients de l'importance du matérialisme méthodologique des sciences se fédèrent pour contrecarrer cette vague. C'est la raison pour laquelle Guillaume Lecointre et Jean Dubessy, tous deux scientifiques en activité et membres de la commission "sciences" de la Libre Pensée, ont organisé, sous l’égide de cette dernière, un colloque au Muséum National d'Histoire Naturelle le 29 septembre 2000 intitulé : "Intrusions spiritualistes et impostures intellectuelles en sciences", et dont ce livre en constitue les Actes.
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