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(2005). « Violences à l'école : Neuf approches qualitatives ». La matière et l'esprit, n° 2 & 3, juillet—novembre.
Added by: Agnès Cavet (20 Feb 2008 11:30:36 Europe/Paris) |
Resource type: Journal Article BibTeX citation key: anon2005.3795 ![]() |
Categories: General Keywords: violence Collection: La matière et l'esprit |
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Abstract |
Thématique traitée sur les deux numéros de la revue. Sommaire général et résumés : - Claudine DANNEQUIN "Échanges verbaux et construction de la violence en milieu scolaire" Les acteurs sociaux, adultes comme enfants, se plaignent d’être victimes de « violences verbales ». Dans cet article, l’auteure examine différentes formes de violence ayant une composante langagière en prenant en compte le contexte dans lequel sont produits les énoncés ainsi que les différentes variables entrant dans la situation de communication. Cette démarche sociolinguistique permet d’analyser ce qui se joue dans les interactions et d’essayer de mieux comprendre le pourquoi de certaines réactions lorsque se produisent des dysfonctionnements dans la communication en milieu scolaire. - John DEVINE "Pour une reconceptualisation de l’adolescence et une redéfinition des agents de sécurité scolaire" En partant d’une réflexion sur le « pipeline » entre école publique défavorisée et système carcéral qui touche une population de minorités américaines, l’auteur propose une reconceptualisation de l’adolescent en tant que figure dyadique, où c’est la relation adolescent-adulte qui est à considérer, dans son mélange de soutien et de contrôle, notamment quant aux rites d’initiation des adolescents. Les adultes dans l’école publique « de niveau inférieur » de la ville de New York ont abandonné leur responsabilité disciplinaire, en laissant s’établir une culture de la violence où la surenchère technologie de la sécurité/violence des élèves joue en plein, plaçant les agents de sécurité scolaire dans un rôle quasi-militaire. L’auteur propose de redéfinir le rôle actuel de pure « sécurité » de ces agents vers un rôle d’éducateur où les tâches de soutien et de discipline sont imbriquées pour superviser la socialisation des élèves. - Gilles FERRÉOL "La violence au collège : une étude de cas" Cette enquête effectuée dans un collège en zone d’éducation prioritaire (ZEP) étudie la question des représentations des élèves et des enseignants quant à la violence scolaire et à l’évolution du climat de leur établissement en la matière. Par une méthodologie faite d’entretiens et de passation de questionnaires, l’auteur constitue une monographie scolaire qui saisit le portrait d’un établissement dans sa lutte contre les violences scolaires, sur des dimensions de respect et de citoyenneté, de dispositifs et de régulations internes en matière de discipline. - Daniel FRANDJI "Violences et normativité objective de la sphère d’activité scolaire : détournements, enjeux de mobilisation" L’article s’autorise d’une enquête portant sur les violences scolaires dans des établissements français du niveau collège. L’analyse procède d’une approche sociologique définie comme relationnelle en rupture avec les approches substantialistes (positivistes) ou relativistes (expérientielles). Il s’agit de montrer comment le dispositif scolaire, comme réponse ouverte au problème de la transmission des savoirs sur le monde naturel et social, peut se fermer en dispositif culturel sélectif, disciplinaire ou en « marché scolaire » : les acteurs sociaux peuvent alors l’interpréter comme non-sens, enfermement ou ségrégation, et y répondre notamment en termes d’activité violente légitimée continûment par l’idéologie de la violence. - Sandrine GARCIA Les contradictions de l’institution dans la gestion de la « violence scolaire » Cet article décrit, à travers le traitement institutionnel de la violence scolaire, un double processus : d’une part, le renouvellement et le renforcement de dispositifs spécifiques ayant pour but d’accueillir des élèves qui perturbent l’ordre scolaire, de l’autre, une dérégulation de l’ordre scolaire et une dévalorisation du savoir. En effet, malgré un discours politique et médiatique sur le nécessaire rétablissement du respect à l’école, il n’existe aucune sanction scolaire spécifique qui soit référée au travail collectif d’apprentissage pour les élèves, mais en revanche, des mesures pour externaliser les problèmes de discipline, en se débarrassant des élèves déviants. Ainsi, la discipline et la « socialisation » des élèves sont soit constituées comme « fin en soi » (et les apprentissages scolaires minorés) soit minorées (au détriment des apprentissages scolaires) et renvoyées à la seule question de la compétence pédagogique. L’auteur plaide pour la reconnaissance (y compris scientifique) des problèmes de discipline comme obstacle à la lutte contre l’échec scolaire (qui peut « fabriquer » de la déviance) permettant de se poser la question de l’adéquation entre les moyens (ordre scolaire et activité enseignante de transmission des savoirs) et le but (faire réussir tous les élèves). - Pascale JAMOULLE "L’école de la rue" A partir d’une ethnographie réalisée dans le Nord et la France et le Hainaut belge sur des quartiers de logements sociaux, l’auteur traite des prises de risques adolescentes à travers l’abord anthropologique en « culture de rue ». En étudiant l’univers de la bande, l’auteur examine les processus d’entrée dans la bande, sous forme de rites d’initiation, puis les codes de conduite et schémas d’apprentissage de « l’école de la rue » comme procès de socialisation propre à ces bandes, et enfin la construction d’identités sexuées que ces schémas impliquent, à travers un division des genres basés sur une expression extrême de la virilité, qui comporte sa part de violences envers les femmes. - Françoise LANTHEAUME et Christophe HÉLOU "Violence à l’école et souffrance au travail des enseignants : l’échec du travail d’intéressement et les loupés de l’organisation du travail ?" Cet article traite de la souffrance au travail des enseignants, en particulier en matière de violence à l’école, mais plus largement en ce qui concerne la perte d’intérêt des élèves pour l’école. Les enseignants ne savent plus « comment » cela marche pour attirer l’intérêt des élèves, qui s’ennuient ; ils sont effrayés par l’imprévisibilité des situations d’incident en classe, ils pensent qu’une « bonne » manière de donner cours est devenue cette « énigme » basée de plus en plus sur des qualités personnelles plutôt que sur une structure professionnelle. Ils ont le sentiment que les élèves ne croient plus que l’école puisse les « sauver », et cette réalité a un sérieux effet en boomerang sur leur propre sentiment d’utilité en tant qu’enseignant : « nous sommes inutiles », concluent-ils. Ceci prend part à la construction de leurs identités professionnelles actuelles. Dans leur sentiment d’être complètement perdus, les enseignants peuvent commencer à diaboliser les élèves comme « le » problème principal à leur « crise d’identité » professionnelle. - Jean-Paul PAYET "Les mondes scolaires sans qualités" Se débarrasser de l’essentialisme d’une catégorie telle que la violence (à l’école) implique d’appréhender la réalité de mondes scolaires situés, produits par des logiques de ségrégation, disqualification, désinstitutionnalisation/ré-institutionnalisation. Les mondes scolaires disqualifiés constituent des expériences de socialisation, primaire et secondaire, qui affectent les interactions, les rôles et les identités des membres impliqués. Mais, pour échapper au risque du misérabilisme, le sociologue ethnographe se doit aussi d’être sensible à la nature partiellement indéterminée de la réalité et mettre en évidence, dans ces mondes, l’émergence d’une activité civile enchâssée dans l’activité de transgression. - Philippe VIENNE "De l’institution totale à l’institution scolaire. La grille de lecture goffmanienne d’une ethnographie scolaire dans l’enseignement professionnel" La théorisation d’Erving Goffman sur l’institution totale comme principe d’intelligibilité de certains établissements sociaux (l’hôpital psychiatrique, le pensionnat, etc.) est utilisée comme grille de lecture compréhensive des violences à l’école. La dimension de fermeture sur lui-même d’un établissement scolaire (et le sentiment d’enfermement des usagers), combinée à l’exercice d’une autorité en son sein, permet d’appréhender les tensions et conflits qui tissent la vie quotidienne de certains établissements de la filière professionnelle. Cette théorisation est ensuite rapprochée des travaux de Bourdieu et Champagne sur les « exclus de l’intérieur » du système scolaire afin de montrer la dimension importante de « gardiennage » des élèves qui peut se réaliser dans les filières déshéritées de l’enseignement. Added by: Agnès Cavet |